Dans une lettre adressée à Salah Abdeslam en prison, Dieudonné a émis le souhait de rencontrer le terroriste.
C’est un courrier surprenant que Salah Abdeslam a reçu au début du mois d’octobre 2017 à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). En effet, selon Le Parisien, du 15 janvier, le terroriste a reçu un document de Dieudonné. Dans sa missive dactylographiée et datée du 30 septembre l’humoriste coutumier des polémiques a proposé à Salah Abdeslam de le rencontrer.
Comprendre son état d’esprit
Pour expliquer sa démarche, Dieudonné a confié au détenu qu’il travaillait avec deux auteurs à l’écriture d’un livre intitule : Comment arrêter les attentats en France ? Ainsi, dans cet objectif, il cherchait à comprendre les raisons du passage à l’acte du dernier membre encore en vie du commando des attentats de Paris et Saint-Denis.
Nous ne voulons pas parler des actes qui vous sont reprochés. En discutant avec vous, nous espérons mieux comprendre la profonde révolte qui vous habite. Et à laquelle la société reste sourde. Ce qui nous intéresse est de comprendre votre état d’esprit. Et les raisons qui vous ont poussé à agir.
En outre, pour étayer sa demande, Dieudonné a expliqué à Salah Abdeslam qu’il a lui-même été condamné « pour apologie d’acte de terrorisme ». Une condamnation qui était tombée au moment des attentats de Charlie Hebdo, « pour ne pas m’être senti assez Charlie »
On m’a reproché d’avoir écrit sur Internet : Ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly.
Une demande refusée
Par ailleurs, interrogé par Le Parisien, Me Gérard Chemla, avocat de plusieurs victimes des attentats du 13 novembre 2015, a estimé qu’il y a « une inversion des valeurs ».
Cette lettre nous pose un problème. L’humoriste présente le terroriste comme une victime de la société en état de légitime défense. À partir de cette analyse, on peut tout légitimer.
De son côté, l’un des avocats de l’humoriste, Me Jacques Verdier, a confirmé au quotidien l’existence de ce courrier. Il a défendu son client en arguant :
Il ne s’agit pas du tout d’une provocation ni d’une quelconque sympathie pour le terrorisme. Juste une volonté de comprendre le moteur qui a conduit à ces actes. C’est un travail de construction que M. Dieudonné effectue avec deux psychothérapeutes.
Il a précisé que ce n’est pas la première fois qu’il entre en contact avec un détenu accusé de terrorisme.
C’est notamment le cas avec Carlos.
A ainsi détaillé Me Verdier. Enfin, ce dernier a annoncé que la demande de rencontre avec Salah Abdeslam avait été refusée par le juge d’instruction.
