Dans un nouveau rapport, les experts du GIEC assurent qu’il faut « des changements sans précédent dans tous les aspects de la société ». Dans le cas contraire, la catastrophe sera planétaire.
Londres, Sidney, Shanghai ou encore Rio de Janeiro sous des mètres d’eau ? Ce scénario catastrophe pourrait devenir une réalité si la planète se réchauffait de trois à quatre degrés supplémentaires. Ainsi, pour le GIEC, les experts du climat de l’ONU, il y a urgence à inverser la tendance.
Des changements irréversibles
Ainsi, réunis à huis clos dès ce lundi 8 octobre à Incheon en Corée du Sud, le Groupe des experts climat de l’ONU (GIEC), a exposé les nombreux impacts déjà visibles. Et notamment la menace d’emballement au-delà d’1,5°C de réchauffement (par rapport aux niveaux préindustriels). Cela se traduisant par des vagues de chaleur, des extinctions d’espèces, ou la déstabilisation des calottes polaires.
Chaque petit accès de réchauffement supplémentaire compte. D’autant que passer 1,5°C accroît le risque de changements profonds voire irréversibles. Comme la perte de certains écosystèmes.
A expliqué Hans-Otto Pörtner, le co-président de cette session qui a réuni chercheurs et représentants des Etats toute la semaine dernière.
“Limiting global warming to 1.5°C compared with 2°C would reduce challenging impacts on ecosystems, human health and well-being, making it easier to achieve the United Nations Sustainable Development Goals,” Priyardarshi Shukla, Co-Chair of IPCC WG III #ipcc #sr15 pic.twitter.com/z0nPfD7vdf
— IPCC (@IPCC_CH) October 8, 2018
En clair, si le mercure continue de grimper au rythme actuel, sous l’effet des émissions de gaz à effet de serre, il devrait atteindre +1,5°C entre 2030 et 2052, note le rapport, basé sur plus de 6.000 études. Et si les Etats s’en tiennent à leurs engagements de réduction d’émissions pris dans le cadre de l’accord de Paris en 2015, ce sera +3°C à la fin du siècle. Autrement dit, il faut cesser de rejeter dans l’atmosphère plus de CO2 qu’il est possible d’en retirer. Pour ce faire, les experts préconisent « une transition rapide et de grande portée, d’une ampleur sans précédent ».
La politique des petits pas ne suffit pas
Par ailleurs, le GIEC insiste sur l’énergie, le charbon, le gaz et le pétrole. Tous étant responsables des trois quarts des émissions. Les scientifiques proposent plusieurs scénarios chiffrés incluant différentes combinaisons d’actions.
Le rapport donne aux décideurs politiques l’information dont ils ont besoin pour prendre des décisions pour lutter contre le changement climatique. Tout en considérant aussi les besoins des populations.
A détaillé la Sud-africaine Debra Roberts, l’autre co-présidente de cette réunion, pour qui ce texte est « un appel à la coordination ».
This report gives policymakers & practitioners the information they need to make decisions that tackle climate change while considering local context & people’s needs. The next few years are probably the most important in our history, Debra Robers, Co-Chair WGII#sr15 #ipcc pic.twitter.com/r0EsTigw5N
— IPCC (@IPCC_CH) October 8, 2018
En outre, pour sa collègue française, la climatologue Valérie Masson-Delmotte, également présente à Incheon, il s’agit là « d’un constat lucide et difficile : la politique des petits pas ça ne suffit pas ».
Ce rapport avait été demandé au GIEC, par les gouvernements, lors de la COP21 de Paris. Les États vont pouvoir s’appuyer sur ces dernières données. Et ainsi revoir à la hausse leurs ambitions climatiques en vue de la COP24. Celle-ci sera organisée le 3 décembre prochain en Pologne.
