Marseille décroche le top 1 de l'air le plus pollué en France : Voici pourquoi

Par Nassim Terki Publié le 18/04/2024 à 17:45
Port de Marseille
  •  La pollution de l'air à Marseille reste supérieure aux seuils recommandés.
  • Plusieurs sources de pollution sont à endiguer avant qu'une situation irréversible se produise

À Marseille, le rouge de la pollution de l'air surpasse toujours le vert de l'espoir malgré les efforts pour améliorer la qualité de l'air.

Malgré une nette diminution des polluants atmosphériques, la pollution de l'air à Marseille reste préoccupante, notamment due à l'industrie et au transport maritime. AtmoSud met en lumière les défis persistants pour améliorer la qualité de l'air et atteindre la neutralité carbone.

Marseille suffoque sous un nuage de pollution

La qualité de l'air à Marseille reste un sujet préoccupant malgré une diminution significative des polluants atmosphériques au cours des vingt dernières années. Selon l'observatoire régional AtmoSud, la ville reste fortement contaminée, dépassant de quatre à cinq fois les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé en matière de qualité de l'air. « La santé est en jeu », souligne Dominique Robin, directeur d'AtmoSud. Rapporte La Province

L'industrie se positionne en tête des émetteurs de CO2, contribuant à hauteur de 42 % des émissions dans la région, soit 37 millions de tonnes au total. Malgré une proportion d'emplois relativement faible (moins de 10 %), ce secteur joue un rôle majeur dans la pollution de l'air à Marseille. En deuxième position se trouve le transport routier (27 %), suivi du chauffage résidentiel (8 %), de la production d'énergie (6 %) et du commerce (5 %).

Les actions visant à améliorer la qualité de l'air dans les centres urbains sont saluées, mais des efforts supplémentaires doivent être déployés pour réduire la pollution atmosphérique à Marseille. Le rouge continue de dominer le paysage, signe que la lutte contre la pollution de l'air est loin d'être gagnée.

Du trafic maritime aux cheminées en feu : les sources insoupçonnées de la pollution de l'air dans le sud de la France

L'étude récente d'AtmoSud met en lumière un phénomène inquiétant : alors que la pollution due au trafic routier diminue depuis 2007, celle causée par le transport maritime ne cesse d'augmenter depuis 2017, atteignant des niveaux alarmants en 2020 et en 2021. L'année dernière, les navires ont émis près de 3000 tonnes d'oxydes d'azote à Marseille, dépassant ainsi les émissions provenant des voitures qui se maintiennent autour de 2000 tonnes, soit un tiers de moins. Selon Dominique Robin, directeur d'AtmoSud, le trafic maritime a désormais un impact plus important que le trafic routier sur la pollution de l'air, en raison des avancées technologiques dans le secteur automobile et du développement des transports en commun et des modes de déplacement doux.

Par ailleurs, plus on se rapproche des zones résidentielles périphériques, plus la part de la pollution provenant du chauffage individuel augmente. À Marseille, le chauffage au bois est responsable de près de la moitié des émissions de particules fines, tandis qu'à Manosque et à Gap, ce chiffre atteint respectivement 60 % et 70 %, un record. Selon Dominique Robin, la promotion du chauffage au bois au cours des dernières années a eu des conséquences néfastes, étant donné que la plupart des installations ne disposent pas de systèmes de filtration efficaces pour capturer les polluants émis par les cheminées.

La lutte contre le changement climatique : les arbres, alliés fragiles dans la neutralité carbone

La région émet chaque année 37 millions de tonnes de CO2, avec seulement trois millions de tonnes captées par les arbres, laissant un bilan carbone déficitaire de 34 millions de tonnes. AtmoSud met en garde sur le risque que représentent les sécheresses pour la compensation carbone par la plantation d'arbres, car en période de stress hydrique, les forêts relâchent le carbone dans l'atmosphère au lieu de le stocker. Cette situation pourrait s'aggraver dans les prochaines années, mettant en péril l'objectif de neutralité carbone prévu pour 2050 en France.

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