L’année 2025 marque un tournant sans précédent dans l’histoire politique sud-coréenne. Yoon Suk Yeol, élu président en 2022, se retrouve au cœur d’une tempête judiciaire qui ébranle les fondements mêmes de la démocratie du pays. L’ancien procureur, devenu chef d’État, fait face à une arrestation spectaculaire, une première pour un président en exercice en Corée du Sud.
L’ascension fulgurante d’un procureur devenu président
Yoon Suk Yeol, âgé de 64 ans, a connu une carrière remarquable avant son entrée en politique. Sa réputation de pourfendeur de la corruption s’est forgée au fil des années passées au sein du système judiciaire sud-coréen. Voici les étapes clés de son parcours :
- 2017 : Nommé procureur en chef de Séoul
- 2019 : Devient procureur général du pays
- 2021 : Démissionne pour se lancer en politique
- 2022 : Élu président de la Corée du Sud
Son élection en 2022, sous l’étiquette du Parti du pouvoir au peuple (droite), reposait sur la promesse de lutter contre la corruption et de restaurer la confiance dans la présidence. Admirateur déclaré de Winston Churchill, Yoon Suk Yeol a rapidement mis en place une politique de fermeté envers la Corée du Nord et renforcé l’alliance avec les États-Unis.
Une présidence marquée par les controverses
Malgré ses engagements initiaux, le mandat de Yoon Suk Yeol s’est rapidement terni. Plusieurs scandales ont ébranlé sa présidence, érodant progressivement son soutien populaire. Parmi les événements marquants :
Date | Événement |
---|---|
Octobre 2022 | Tragédie d’Halloween à Séoul |
2023-2024 | Scandales impliquant son épouse, Kim Keon-hee |
Avril 2024 | Défaite cuisante aux élections législatives |
Décembre 2024 | Tentative d’imposition de la loi martiale |
La bousculade meurtrière d’Halloween à Séoul en 2022 a particulièrement entaché sa réputation, les autorités étant accusées de négligences en cascade. Les affaires impliquant son épouse ont également contribué à détériorer son image publique.
La tentative avortée d’imposer la loi martiale
Le point culminant de cette descente aux enfers politique survient début décembre 2024. Dans un geste sans précédent, Yoon Suk Yeol tente d’imposer la loi martiale, justifiant sa décision par la nécessité de protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » et d' »éliminer les éléments hostiles à l’État ». Cette action provoque une onde de choc dans la société sud-coréenne.
Les événements se précipitent :
- L’armée est envoyée au Parlement pour le museler
- Les députés, cernés par les forces spéciales, parviennent à voter l’abolition de l’état d’exception
- Yoon Suk Yeol se retranche dans sa résidence officielle à Séoul
- Le président ignore plusieurs convocations dans le cadre d’enquêtes pour « rébellion »
Cette tentative de coup de force ébranle profondément les institutions démocratiques sud-coréennes et déclenche une crise politique sans précédent.
L’arrestation historique d’un président en exercice
Le 15 janvier 2025 marque un tournant historique. Après des semaines de tension, Yoon Suk Yeol est arrêté suite à un assaut spectaculaire mené par les procureurs du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), escortés par la police. Cette arrestation fait de lui le premier président sud-coréen en exercice à subir un tel sort.
Dans un dernier communiqué, Yoon déclare : « J’ai décidé de répondre au Bureau d’enquête sur la corruption », tout en contestant la légalité de l’enquête. Il ajoute s’y soumettre « pour éviter toute effusion de sang malheureuse ». Cette décision intervient après que le Parlement a voté sa destitution le 14 décembre, une décision qui attend encore la confirmation de la Cour constitutionnelle.
L’arrestation de Yoon Suk Yeol marque la fin brutale d’une présidence tumultueuse et soulève de nombreuses questions sur l’avenir politique de la Corée du Sud. Malgré sa chute, l’ex-procureur devenu président promet à ses partisans de se battre « jusqu’à la toute fin », laissant présager de nouveaux rebondissements dans cette saga politique sans précédent.