Les inondations dévastatrices qui ont frappé l’Espagne ont laissé le pays sous le choc. Avec un bilan provisoire de 217 victimes, la catastrophe naturelle s’impose comme l’une des plus meurtrières de l’histoire récente du pays. La région de Valence, particulièrement touchée, concentre la majorité des décès, tandis que les autorités redoutent une aggravation du bilan dans les jours à venir.
Un bilan humain dramatique
Les intempéries qui se sont abattues sur le sud-est de l’Espagne ont causé des dégâts considérables. La région de Valence a payé le plus lourd tribut avec 213 victimes recensées. En Castille-La Manche, trois personnes ont perdu la vie, dont une septuagénaire dont le corps a été retrouvé dimanche, à douze kilomètres du lieu de sa disparition. L’Andalousie déplore également un décès.
Les autorités craignent que ce bilan ne s’alourdisse davantage. Oscar Puente, ministre des Transports, a déclaré : « Il reste encore des rez-de-chaussée inondés ou des garages, des sous-sols et des parkings à déblayer et il est prévisible que des personnes décédées se trouvent dans ces espaces. » Les opérations de secours se poursuivent sans relâche pour retrouver les disparus.
Le parking souterrain du centre commercial Bonaire à Aldaia, près de Valence, cristallise toutes les inquiétudes. Des plongeurs y ont repéré plusieurs corps, faisant craindre un nombre important de victimes. Les autorités restent prudentes quant aux chiffres, mais certaines sources évoquent un véritable « cimetière ».
La colère gronde face à la gestion de la crise
La visite du roi Felipe VI et du Premier ministre Pedro Sánchez dans la zone sinistrée a été marquée par des scènes de tension. À Paiporta, la foule a accueilli le cortège officiel aux cris d' »Assassins ! » et d’autres invectives. Cette réaction témoigne de la frustration et du désespoir des habitants face à ce qu’ils perçoivent comme une réponse insuffisante des autorités.
Les critiques se concentrent notamment sur :
- La lenteur de la déclaration de l’état d’urgence
- Le manque de moyens déployés dans les premiers jours
- L’absence d’aide internationale, notamment française
Carlos Mazón, président de la Generalitat Valenciana, fait l’objet de vives critiques pour sa gestion de la crise. Face à la grogne, il a appelé les habitants et les bénévoles à se faire vacciner contre le tétanos en cas de « blessure ou saignement », soulignant l’importance de prévenir les risques sanitaires.
Des défis logistiques et sanitaires majeurs
La catastrophe pose d’immenses défis aux autorités et aux secours. La stagnation de l’eau et les risques de contamination font craindre une crise sanitaire. Le professeur José María Martín-Moreno de l’Université de Valence met en garde : « Les eaux stagnantes constituent un environnement idéal pour la prolifération de vecteurs et de micro-organismes susceptibles de provoquer des infections chez l’homme. »
Les principales préoccupations sanitaires incluent :
Risque | Agent pathogène |
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Gastro-entérite bactérienne | E. coli, Salmonella, Shigella |
Tétanos | Clostridium tetani |
Maladies vectorielles | Moustiques, cafards |
Sur le plan logistique, de nombreuses infrastructures restent impraticables. Douze communes autour de Valence sont toujours privées de gaz. Les autorités recommandent le télétravail pour éviter la congestion des axes routiers secondaires, cruciaux pour l’acheminement des secours.
Face à l’ampleur de la catastrophe, l’Espagne mobilise des moyens importants. Le navire Galicia de la marine espagnole a accosté au port de Valence avec 104 soldats, du matériel de soutien et deux hélicoptères. Ces renforts s’ajoutent aux 6.600 militaires déjà déployés dans la région.