Faillites d’entreprises à Nantes : un bilan alarmant et une explosion des chiffres inquiétante

Faillites d'entreprises à Nantes : un bilan alarmant et une explosion des chiffres inquiétante

L’année 2024 s’est révélée particulièrement sombre pour le paysage économique nantais. La métropole de l’Ouest, autrefois fleuron du dynamisme entrepreneurial, fait face à une vague sans précédent de faillites d’entreprises. Ce phénomène inquiétant soulève de nombreuses questions quant à la santé économique de la région et aux mesures à prendre pour endiguer cette crise.

Un constat alarmant : l’explosion des liquidations judiciaires

Les chiffres sont implacables et témoignent d’une situation économique locale plus que préoccupante. En 2024, Nantes a enregistré pas moins de 589 liquidations judiciaires, un nombre qui frôle le triste record de 600 faillites atteint lors de la crise financière de 2008. Cette augmentation spectaculaire des défaillances d’entreprises a eu un impact visuel frappant sur le centre-ville, où les vitrines condamnées se sont multipliées à un rythme alarmant.

Le taux de cellules commerciales vides a connu une progression fulgurante, passant de 3% en 2021 à 6% en 2024. Cette désertion commerciale crée un véritable effet domino, décourageant les potentiels repreneurs et aggravant le sentiment de désertification économique. Les petits commerces indépendants comme les grandes enseignes sont touchés de plein fouet par ce phénomène.

Les secteurs les plus durement touchés

L’analyse des données révèle que certains secteurs d’activité sont particulièrement affectés par cette vague de faillites. Voici un aperçu des domaines les plus impactés :

  • L’immobilier et le BTP
  • Le commerce de détail
  • La restauration
  • Les services aux entreprises

Le secteur de l’immobilier et du BTP se distingue comme le plus durement touché, représentant près d’un tiers des faillites enregistrées. Cette situation s’explique notamment par la conjonction de plusieurs facteurs : la fin de l’accès au crédit pour les passoires thermiques, la hausse de la taxe foncière et les menaces d’encadrement des loyers.

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Secteur Pourcentage des faillites
Immobilier et BTP 33%
Commerce de détail 25%
Restauration 20%
Services aux entreprises 15%
Autres 7%

Les causes multiples d’un marasme économique

Plusieurs facteurs sont pointés du doigt pour expliquer cette situation économique alarmante à Nantes. Parmi les principales causes identifiées, on retrouve :

1. La crise immobilière qui frappe durement la région, impactant non seulement les promoteurs et les artisans, mais aussi les architectes et l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur.

2. La multiplication des manifestations dans le centre-ville, souvent émaillées de violences, qui ont fortement pénalisé l’activité des commerces. Ces mouvements sociaux récurrents en 2024, année électorale, ont créé un climat d’insécurité peu propice aux affaires.

3. Les difficultés de trésorerie des entreprises, illustrées par une hausse de 27% des injonctions de payer sur un an, selon le vice-procureur.

4. Une perte de confiance des entrepreneurs, se traduisant par un ralentissement des créations d’entreprises et une baisse du volume d’investissements.

Vers des solutions pour redynamiser l’économie nantaise

Face à ce bilan alarmant, les regards se tournent vers les pouvoirs publics et les acteurs économiques locaux pour trouver des solutions et enrayer l’hémorragie des faillites. Plusieurs pistes sont évoquées pour redynamiser le tissu économique nantais :

La Chambre de Commerce et d’Industrie plaide pour un vaste plan de relance en faveur des TPE-PME, comprenant des aides ciblées pour les entreprises en difficulté, un allègement des charges et un accompagnement renforcé des créateurs d’entreprises.

Du côté de la municipalité, l’accent est mis sur la sécurisation des parcours de manifestations pour limiter leur impact sur l’activité commerciale. Pourtant, de nombreux commerçants estiment que ces mesures sont insuffisantes et réclament un soutien plus concret.

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L’enjeu est de taille : sans une réaction rapide et massive, le tissu économique nantais pourrait mettre des années à se relever de ce coup dur. Le nombre record de faillites en 2024 doit servir d’électrochoc pour prévenir un désastre social et humain. L’avenir de milliers d’emplois et de savoir-faire en dépend, faisant de la relance économique une priorité absolue pour la cité des Ducs.

David
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