A Paris, Lyon et Marseille, l’ONG Greenpeace alerte sur la pollution de l’air qui « s’incruste sur les terrains de sport ».
A quelques jours du coup d’envoi de la Coupe du Monde, l’ONG Greenpeace alerte ce lundi 11 juin sur la pollution de l’air aux abords de plusieurs terrains de sport à Paris, Lyon et Marseille. Ainsi, selon ses relevés, les taux d’oxyde d’azote auxquels les sportifs sont exposés sont trop élevés.
[PRESSE] Nous sortons un rapport qui montre l’exposition inquiétante des sportives et des sportifs à la #pollution de l’air à Paris, Lyon et Marseille. Il faut agir sur les causes structurelles de la pollution de l’air. #foot #sport #delair https://t.co/OFLTMSCFmU
— Greenpeace France (@greenpeacefr) June 11, 2018
Un dépassement quasi systématique
Ainsi, Greenpeace a procédé en mai et en juin à une série de mesures à proximité de deux terrains de sport dans la capitale. Deux autres à Lyon. Et deux autres à Marseille, proches d’axes routiers. Et ses conclusions sont sans appel :
Les concentrations de dioxyde d’azote montrent un dépassement quasi systématique de la valeur annuelle moyenne. Elle est définie au niveau européen à 40 microgrammes/m3. Sauf pour un terrain à Lyon.
L’ONG précise que les relevés ont été effectués en dehors des pics de pollution. Et que ces stades ont été choisi car « ils reflètent la réalité de la vie dans les grandes villes françaises ». En effet, des personnes vivent à proximité immédiate d’un trafic routier important et de nombreux établissements recevant du public sont également situés à proximité d’axes routiers.
Ces niveaux de concentration sont particulièrement préoccupants. Parce qu’ils interviennent dans des lieux et à des heures où enfants et adultes peuvent pratiquer une activité physique. Et donc inhaler quatre à dix fois plus de polluants atmosphériques qu’au repos.
S’alarme Greenpeace dans un document publié sur son site Internet.
Des polluants responsables de nombreux décès
Rappelons que le dioxyde d’azote (NO2) est rejeté par les véhicules diesel. Or, il est responsable de 75.000 décès prématurés par an en Europe , selon les chiffres publiés en 2017 par l’Agence européenne de l’environnement (AEE). En outre, les particules très fines (PM 2,5), qui sont des particules composées de poussière, de fumée, de suie ou de pollen, sont, quant à elles, à l’origine d’un peu moins de 400.000 morts prématurées par an.
Les sportifs, en ville, sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air.
Déplore le médecin Gilles Dixsaut, président du comité francilien contre les maladies respiratoires, cité par Greenpeace.
En milieu urbain, les polluants inhalés (dioxyde d’azote, ozone, particules) sont tous des irritants des voies respiratoires. Avec un risque d’augmentation du risque d’asthme et l’aggravation de maladies pulmonaires préexistantes.
Alerte-t-il.
Stades urbains : «On peut respirer jusqu’à dix fois plus d’air pollué quand on fait du sport» https://t.co/XwC54mrIrI
— Le Parisien (@le_Parisien) June 10, 2018
Avant ce rapport publié par Greenpeace, la Commission européenne avait renvoyé la France (et cinq autres Etats) devant la Cour de justice de l’Union européenne. Elle reprochait les manquements répétés à leurs obligations en matière de lutte contre la pollution de l’air.
Ainsi, cette nouvelle étude de Greenpeace s’ajoute aux autres résultats, attendus non sans appréhension par les autorités. En effet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) doit remettre à la fin du mois son rapport. Il portera sur les risques liés à l’utilisation des caoutchoucs recyclés dans les pelouses synthétiques. Des études américaines ont révélé qu’elles pouvaient contenir plusieurs substances cancérogènes, tels les hydrocarbures aromatiques polycycliques.
