Hugo Clément s’est plaint sur Twitter du comportement d’un livreur Deliveroo qui avait tweeté la localisation du journaliste. À la suite de cette plainte, la société de livraisons de repas a décidé de résilier le contrat du livreur.
Vendredi 30 mars, Hugo Clément passe commande à Deliveroo pour se restaurer sur son lieu de travail. L’employé chargé de la livraison est certainement enthousiaste à l’idée d’avoir à livrer un repas à une célébrité. Il partage sur son compte Twitter une capture d’écran de la localisation de sa destination, qui n’est autre que les bureaux de Konbini News, dans le 10ème arrondissement de la capitale.
Lorsque le journaliste s’en aperçoit, il interpelle alors le livreur pour lui demander de supprimer sa publication. Ce dernier obéit mais continue cependant à en plaisanter sur le réseau social. Il écrit n’avoir reçu aucun pourboire et donne à un autre twittos le contenu de la commande; à savoir du “riz white et soupe miso“.
2- le livreur balance en public ma localisation (sans flouter) en identifiant mon compte. WTF ? A chaque fois que je commande, je dois partir du principe que mon adresse sera publiée ? Bref, je demande de supprimer. pic.twitter.com/tNSbfF5mdk
— Hugo Clément (@hugoclement) April 4, 2018
3- non seulement il ne supprime pas tout de suite, mais en plus il se fout de ma gueule, se plaint de ne pas avoir eu de pourboire alors que « je suis blindé » (sic) pic.twitter.com/tcLHGwd4bR
— Hugo Clément (@hugoclement) April 4, 2018
Hugo Clément dénonce “un beau bullshit”
Le livreur a répondu aux questions du journal Libération et a expliqué avoir reçu un appel de ses supérieurs dans les minutes qui ont suivi pour lui reprocher ses publications sur le réseau.
Trente minutes plus tard, mon application était désactivée et je ne pouvais plus travailler. Hier, 4 avril, j’ai reçu une lettre recommandée, m’informant que mon contrat était résilié pour “manquements graves”.
Un coursier livre @hugoclement et fait une blague sur Twitter, Hugo lui demande de supprimer, il supprime. Hugo Clément balance quand même à @Deliveroo_FR et Deliveroo vire le coursier en question.
— Coord Jeunes Bdx (@CoordJeunesBdx) April 4, 2018
France Info indique que Deliveroo leur a bien confirmé que le contrat du livreur avait été résilié et a rappelé que leurs livreurs signent un contrat “dans lequel ils s’engagent à respecter les normes de confidentialité“. L’entreprise a également précisé dans un communiqué :
Deliveroo prend la confidentialité de toutes les données de ses clients très au sérieux.
5- je contacte donc Deliveroo pour leur demander de faire supprimer ces tweets abusifs. En leur précisant que je ne souhaite pas de sanctions contre ce livreur, juste une suppression immédiate de ces publications. pic.twitter.com/0KUsg1bcLW
— Hugo Clément (@hugoclement) April 4, 2018
Accusé par de nombreux internautes d’avoir fait perdre son travail au livreur, l’ancien journaliste de Quotidien explique qu’il n’a jamais demandé de sanctions à son encontre. Cependant, la publication de tels tweets semble paradoxale pour certains. Ils estiment que Hugo Clément a fait preuve de délation et indiquent qu’il connaissait forcément les conséquences.
C'est mal @hugoclement, très mal, vraiment très très mal, en fait c'est nul. #balancetoncoursier tout en sachant qu'il sera licencié. @Deliveroo_FR tu n'auras pas ma clientèle.
— godin claude (@claude_godin) April 4, 2018
7- Deliveroo a visiblement décidé de suspendre son contrat. Je ne l’ai jamais demandé, j’ai même précisé l’inverse. Je n’ai fait qu’exiger le retrait de mes données personnelles publiées sur Twitter. Bonne soirée.
— Hugo Clément (@hugoclement) April 4, 2018
Le syndicat d’extrême gauche SUD a dénoncé dans un communiqué un licenciement “abusif” et appelle à la réintégration du livreur dans l’entreprise :
Nous dénonçons l’hypocrisie de Deliveroo, dont l’application recueille les données personnelles des livreurs et des clients et qui utilise un faux motif pour virer un livreur connu pour se battre pour l’amélioration de nos conditions de travail. (…) Nous appelons à la réintégration du livreur (…) dans un délai d’une semaine. Sans quoi nous nous tenons prêts à nous mobiliser par différents moyens pour obtenir sa réintégration.
