Le lancement de DAZN pour la diffusion de la Ligue 1 française suscite des interrogations quant à son succès auprès des amateurs de football. Avec seulement 500 000 abonnés recensés à ce jour, la plateforme de streaming sportif peine à atteindre ses objectifs ambitieux. Examinons de plus près les défis auxquels DAZN fait face et les perspectives d’avenir pour la diffusion du championnat français.
Un démarrage difficile pour DAZN en France
Le paysage audiovisuel du football français connaît une nouvelle secousse avec l’arrivée de DAZN. La plateforme, qui ambitionnait de révolutionner la diffusion de la Ligue 1, se heurte à une réalité moins reluisante que prévue. Selon des sources proches du dossier, DAZN n’aurait réussi à séduire que 500 000 abonnés, un chiffre bien en deçà des attentes initiales.
Ce démarrage poussif rappelle étrangement l’expérience malheureuse de Mediapro, qui avait dû jeter l’éponge après seulement quelques mois d’exploitation. Pour mémoire, Mediapro avait réussi à attirer 600 000 abonnés en octobre 2020, soit un mois après le lancement de sa chaîne Telefoot. DAZN se trouve donc dans une situation encore plus précaire, avec 100 000 abonnés de moins au compteur.
Les raisons de cette désaffection sont multiples :
- Un prix initial jugé trop élevé par les consommateurs
- Une concurrence féroce des opérateurs traditionnels
- Une certaine lassitude du public face aux changements fréquents de diffuseurs
- Des problèmes techniques lors des premières retransmissions
Les objectifs ambitieux de DAZN mis à mal
DAZN avait fixé la barre haute en visant 1,5 million d’abonnés pour rentabiliser son investissement dans les droits de la Ligue 1. Cet objectif semble aujourd’hui bien lointain, mettant en péril la viabilité économique du projet. La plateforme s’est même laissé une porte de sortie, avec la possibilité de se retirer dès décembre 2025 si le seuil des 1,5 million d’abonnés n’est pas atteint.
Pour tenter de redresser la barre, DAZN a mis en place plusieurs stratégies :
- Des offres promotionnelles agressives
- Une amélioration de la qualité de diffusion
- Des partenariats avec des opérateurs télécoms
- Une communication renforcée autour de son offre
Malgré ces efforts, le chemin vers la rentabilité reste semé d’embûches. Le tableau ci-dessous illustre l’écart entre les objectifs et la réalité :
Critère | Objectif | Réalité actuelle |
---|---|---|
Nombre d’abonnés | 1,5 million | 500 000 |
Part de marché | 25% | 8% |
Revenus mensuels estimés | 30 millions € | 10 millions € |
L’avenir incertain de la diffusion de la Ligue 1
L’expérience de DAZN soulève des questions plus larges sur l’avenir de la diffusion du football français. Après l’échec de Mediapro et les difficultés actuelles de DAZN, les instances du football français pourraient être amenées à revoir leur stratégie de commercialisation des droits TV.
Plusieurs scénarios sont envisageables pour l’avenir :
- Un retour en force des diffuseurs traditionnels comme Canal+ ou beIN Sports
- L’émergence de nouveaux acteurs du streaming, tels que Amazon Prime Video
- Une révision à la baisse des montants des droits TV pour attirer plus de diffuseurs
- La création d’une plateforme de streaming propre à la Ligue de Football Professionnel (LFP)
Quelle que soit l’issue, il est clair que le modèle économique de la diffusion du football français est à un tournant. Les clubs, qui dépendent fortement des revenus des droits TV, suivent avec anxiété l’évolution de la situation. La Ligue 1, championnat phare du football hexagonal, doit trouver un équilibre entre valorisation de son produit et accessibilité pour les fans.
Le cas de DAZN et ses 500 000 abonnés actuels servira sans doute de leçon pour l’avenir. Il valide la nécessité d’une approche plus réaliste et adaptée aux spécificités du marché français. L’enjeu est de taille : assurer la pérennité financière du football professionnel tout en garantissant aux supporters un accès de qualité aux matchs de leur équipe favorite.