Six mois après avoir subi une vague de manifestations, Nicolas Maduro semble avoir repris le contrôle de la situation.
La profonde crise économique que traverse le Venezuela ne semble pas avoir écorné le pouvoir de Nicolàs Maduro. En effet, le président vénézuélien a revendiqué une large victoire ce dimanche 10 décembre de son parti aux élections municipales. Celles-ci avaient été boycottées par les principaux partis d’opposition.
Nous avons gagné plus de 300 mairies du pays, sur les 335 contre 242 actuellement.
A déclaré le dirigeant socialiste lors d’un meeting organisé à Caracas, à l’issue de ce scrutin.
Lors de ce scrutin traditionnellement peu populaire, la participation a été de 47,32%, selon le Conseil national électoral (CNE).
Pouvoir renforcé
Le Venezuela, pourtant riche en pétrole, doit faire face à de graves difficultés pour rembourser dans les temps à la fois sa dette souveraine évaluée à 150 milliards de dollars. Mais aussi celle du groupe public pétrolier PDVSA. Celle-ci représente à elle seule 30%. Autrefois plus riche nation d’Amérique latine, le Venezuela risque désormais de se retrouver coupé des marchés. Pire encore, de devoir affronter des poursuites et la saisie d’actifs. Ainsi que de filiales à l’étranger. Or, vendredi 8 décembre, le pays a de nouveau été déclaré en défaut de paiement sur deux remboursements d’emprunts obligataires par l’agence de notation S&P Global Ratings.
Ainsi, Nicolàs Maduro a annoncé à l’issu du scrutin que les principaux partis d’opposition seraient exclus de l’élection présidentielle :
Tout parti qui n’a pas participé aujourd’hui et qui a appelé au boycott des élections ne peut plus participer.
A-t-il déclaré, affirmant qu’il s’agissait là d’un « critère de l’Assemblée nationale constituante ». Celle-ci étant intégralement composée de partisans du chef de l’Etat.
Le parti au pouvoir a aussi remporté le poste de gouverneur de l’Etat de Zulia (ouest). En effet, le vainqueur du scrutin régional d’octobre, de l’opposition, ayant refusé de prêter serment devant l’Assemblée constituante. Cela porte à 19 sur 23 le nombre de régions contrôlées par le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV).
L’élection présidentielle avancée ?
Craignant des fraudes, les trois principaux partis d’opposition, ceux de Henrique Capriles, Leopoldo Lopez et Henry Ramos Allup, avaient refusé de présenter des candidats aux municipales. Ils se voient désormais privés du scrutin présidentiel. Ce dernier étant programmé pour décembre 2018. Une élection qui, selon nombre d’analystes, sera sans doute avancée au premier trimestre 2018.
Nous devons nous préparer dès maintenant pour l’élection présidentielle.
A justement déclaré Nicolàs Maduro, pour qui les municipales servaient de « dernier test grandeur nature » avec ce rendez-vous crucial.
