Alain Devaquet avait démissionné de son poste de ministre délégué à la Recherche et à l’Enseignement supérieur du gouvernement Chirac après une réforme avortée sur l’université.
Alain Devaquet est décédé vendredi 19 janvier. C’est Claude-Annick Tissot, la compagne de l’ancien ministre RPR de Jacques Chirac, qui a annoncé son décès dimanche 21 janvier à l’AFP. Âgé de 75 ans, Alain Devaquet se trouvait à l’hôpital Gustave-Roussy de Villejuif, dans le Val-de-Marne. Il y était soigné pour un cancer.
Sélection à l’université
Le nom d’Alain Devaquet évoque immédiatement la contestation étudiante de fin 1986. Une grogne qui s’était élevée contre le projet de réforme des universités qui portait son nom. En effet, l’ancien ministre délégué à la Recherche et à l’Enseignement supérieur avait initié un projet de réforme de l’université en 1986. Il avait notamment dévoilé un projet de loi prévoyant d’accorder aux universités davantage d’autonomie. Présenté au Parlement en octobre 1986, ce texte prévoyait de modifier de façon importante la structure des universités. Ainsi que de leur accorder une autonomie élargie. Le projet précisait en particulier :
Il est indispensable que, dans le cadre de leur autonomie, les établissements publics d’enseignement supérieur puissent déterminer eux-mêmes leurs conditions d’accès.
Ce texte avait été très mal accueilli par les étudiants qui s’étaient rapidement mobilisés en nombre contre la perspective d’une sélection à l’entrée des universités. Ainsi, au son des slogans tels que « Devaquet si tu savais… », les étudiants avaient alors organisé les plus importantes manifestations depuis 1968.
Le décès de Malik Oussekine
Or, début décembre, alors qu’un million d’étudiants et lycéens selon les organisateurs, 200 000 selon la police, manifestèrent à Paris, en marge d’une nouvelle manifestation au Quartier latin, un jeune étudiant est assassiné. D’origine algérienne, Malik Oussekine, est matraqué à mort par des policiers voltigeurs dans le hall d’un immeuble où il tentait de se réfugier. Au lendemain de ce drame, Alain Devaquet a présenté sa démission à Jacques Chirac. Finalement, le 8 mars 1987, son projet de réforme fut retiré.
Je ne suis pas parti à cause de la mort de Malik Oussekine. Mais, les violences qui se sont déroulées au cours de ces journées m’ont semblé tout à fait irréconciliables avec l’idée que je me faisais de ma mission universitaire. Que je la vive à côté des étudiants ou dans le monde politique.
A-t-il confié quelques mois après son retrait du gouvernement. Outre son passage au gouvernement en 1986, Alain Devaquet a été député de Paris (1978-1981 et 1988-1997). Et maire du 11ème arrondissement entre 1983 et 1995.
Sur Twitter, le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, a rendu hommage à un « élu au service des Parisiens ».
Toutes mes condoléances à la famille et aux proches d’Alain Devaquet. Son nom reste attaché à une réforme avortée de l’Université mais il a été aussi député 12 ans à @AssembleeNat et élu au service des Parisiens.
— François de Rugy (@FdeRugy) January 21, 2018
Ses obsèques auront lieu vendredi prochain dans le 17ème arrondissement de Paris a précisé Claude-Annick Tissot.
