En juin dernier, le taux de chômage du Royaume-Uni a atteint son niveau le plus bas depuis 1975.
La perspective de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne ne semble pas avoir affecté l’économie britannique, bien au contraire.
Avec 4,9 % de taux de chômage fin juin 2016, au moment du vote du Brexit, le chiffre était déjà excellent.
Un an plus tard, le taux de chômage au Royaume-Uni, c’est-à-dire, Irlande du Nord et Ecosse compris, a atteint 4,4 %. Soit une baisse de plus de 10 % du nombre de chômeurs en un an, selon une publication de l’Office des statistiques nationales (ONS), mercredi 15 août et détaillée dans La Tribune.
Un aussi bon taux de chômage jamais enregistré de l’autre côté de la Manche depuis 1975.
Or, ce chiffre, qui était à 4,5% fin mai, est meilleur que celui prévu par les économistes qui s’attendaient à une stabilisation, selon le spécialiste de l’information financière et économique Bloomberg.
340 000 emplois supplémentaires en un an
La dernière fois où le chômage a atteint un tel niveau, proche du plein emploi, c’était au printemps 1975. Une année où les effets du choc pétrolier ne s’étant pas encore fait ressentir au Royaume-Uni.
Dans le détail, un chiffre impressionnant, rendu public simultanément est celui du taux d’emploi. En effet, il atteint 75,1 % des personnes âgées de 16 à 64 ans. Un niveau également inégalé depuis plus de 47 ans.
Cette hausse s’explique par une progression de 334.000 du nombre des personnes employées en contrat. Et dans une moindre mesure celui des travailleurs indépendants (+23.000 à 4,81 millions). En revanche, les emplois aidés, financés par les pouvoirs publics, ont vu leur nombre reculer de 13.000.
Par ailleurs, cette baisse du chômage s’accompagne d’un recul du nombre de contrats « zéro heure », soit 20.000 de moins sur un an. Il s’agit des contrats qui ne garantissant aucun horaire et donc aucune rémunération fixe à l’employé.
Une baisse du pouvoir d’achat
En outre, l’ONS a publié en même temps des données sur l’évolution des salaires (primes comprises). Ceux-ci ont augmenté de 2,1% entre avril et juin sur un an. La progression est plus vive que prévu (+1,8% attendu) mais reste moins forte que l’inflation qui s’affichait à 2,6% fin juin.
Par conséquent, le pouvoir d’achat des ménages a reculé de 0,5%, selon l’ONS. Une régression due au renchérissement de certains produits importés impactés par la baisse de la livre par rapport à l’euro et au dollar.
Les entreprises sont clairement enclines à limiter les salaires au moment où elles font face à un contexte économique délicat. Et où leurs coûts de production ont augmenté nettement avec l’affaiblissement de la livre.
Des propos de Howard Archer, économiste chez EY Item Club, rapportés par La Tribune.
Or, selon le site économique cette baisse du pouvoir d’achat suscite l’inquiétude de bons nombre d’économistes. De plus, elle vient nourrir le ralentissement de l’économie britannique depuis le début de l’année, alors même que l’incertitude autour des négociations sur le Brexit commence à peser sur l’investissement des entreprises.
