Une semaine après la victoire du oui, 350.000 personnes ont manifesté contre l’indépendance de la Catalogne
Une semaine après la victoire du oui au référendum sur l’indépendance de la Catalogne, une nouvelle grande manifestation s’est tenue, dimanche 8 octobre. Cette fois, ce sont des centaines de milliers d’Espagnols hostiles à l’indépendance de cette région du nord-est de l’Espagne qui ont envahi les rues de Barcelone. De fait, ils étaient 350.000 selon la police municipale. Plus tôt, les organisateurs avaient revendiqué 930.000 à 950.000 participants.
Très grosse manifestation à Barcelone. Dans la foule : "Viva España", "Puigdemont en prison", "La Catalogne c'est l'Espagne" #Barcelona pic.twitter.com/cXxBNzFcK9
— Marion Gaudin (@mariongaudin) October 8, 2017
Les banderoles brandies par les manifestants proclamaient « La Catalogne, c’est l’Espagne ». Ou encore, « Ensemble nous sommes plus forts ».
La majorité silencieuse
Ils se sont présentés comme la « majorité silencieuse » qui n’a pas eu voix depuis que les autorités indépendantistes ont organisé le scrutin. En outre, ils répondaient à l’appel de la Société civile catalane, un collectif anti-indépendantiste dont le mot d’ordre est « Ça suffit ! Retrouvons la sagesse ». Le rassemblement était soutenu par le Parti conservateur de Mariano Rajoy, le Parti socialiste catalan, ainsi que les Ciudadanos, la principale force d’opposition aux indépendantistes en Catalogne.
De très nombreuses personnes avaient fait le trajet depuis d’autres régions d’Espagne pour manifester contre l’indépendance. Y compris de Madrid où deux manifestations avaient déjà rassemblé samedi des dizaines de milliers d’Espagnols. L’une avait milité pour « l’unité » de l’Espagne. Quant à l’autre, elle prônait « le dialogue » entre les Catalans et le reste du pays. D’habitude peu enclin à manifester, il semble que la voie unilatérale empruntée par le gouvernement de Mariano Rajoy et de l’exécutif catalan a réveillé les oppositions. Or, pour la première fois dans le débat sur l’indépendance, cette « majorité silencieuse » a choisi de manifester aux côtés des socialistes catalans.
Dans la rue pour le dialogue
Or, estimant l’avoir emporté avec 90,18 % de “oui” à l’indépendance, les séparatistes menacent de faire sécession dans les jours qui viennent.
Nous ne voulons pas d’indépendance. Nous nous taisons depuis trop longtemps.
Expliquait Alejandro Marcos, peintre en bâtiment de 44 ans venu de Badalona, cité par The Huffington Post.
En effet, selon les sondages, si la majorité des Catalans réclament un référendum en bonne et due forme, un peu plus de la moitié sont opposés à l’indépendance de leur région. Dans les médias catalans, notamment sur la chaîne régionale TV3, les unionistes ne sont pas entendus. Certains dénoncent une hégémonie culturelle et médiatique des séparatistes.
Vers l’indépendance ?
Ainsi, la prochaine échéance dans cette crise politique majeure en Espagne aura lieu mardi 10 octobre. En effet, le président de l’exécutif autonome catalan, Carles Puigdemont, doit prendre la parole devant le Parlement régional. Comme il l’a annoncé, il devrait proclamer unilatéralement l’indépendance de la Catalogne en s’appuyant sur les résultats du référendum du 1er octobre.
Par ailleurs, dans un entretien accordé au quotidien El Pais, Mariano Rajoy, a réagi dimanche 8 octobre. Il a annoncé que son gouvernement pourrait utiliser les pouvoirs que lui confèrent la Constitution pour suspendre l’autonomie de la région. Et, ainsi l’empêcher de se séparer de l’Espagne. Dans la soirée, il a apporté son soutien aux manifestants dans un tweet :
Nous préserverons l’unité de l’Espagne. Vous n’êtes pas seuls.
#RecuperemElSeny en defensa de la democracia, la Constitución y la libertad. Preservaremos la unidad de #España, #NoEstáisSolos. MR
— Mariano Rajoy Brey (@marianorajoy) October 8, 2017
