Carles Puigdemont a appelé symboliquement à l’indépendance de la Catalogne. Toutefois, il entend continuer à négocier avec Madrid.
Carles Puigdemont, le président du parlement de Catalogne a annoncé mardi 10 octobre, devant le Parlement régional, l’indépendance future de sa région :
La Catalogne sera un État indépendant sous la forme d’une République.
A-t-il solennellement proclamé.
Toutefois, il s’agit d’une déclaration symbolique puisque le président de la Catalogne a aussitôt demandé au Parlement régional de suspendre l’application de la déclaration d’indépendance.
"Nous ne sommes pas des putschistes (…) La Catalogne a gagné le droit d’être un État indépendant", Carles Puigdemont pic.twitter.com/jwOpkHb8v7
— franceinfo (@franceinfo) October 10, 2017
Un moment exceptionnel
Nous vivons un moment exceptionnel, aux dimensions historiques. Les conséquences et leurs effets iront beaucoup plus loin que notre pays. Loin d’être une affaire locale, la Catalogne est une affaire européenne.
A déclamé en préambule de son discours Carles Puigdemont.
Afin de temporiser ses propos, il a jugé « obligatoire de réduire l’escalade ». Ainsi, il a rappelé la tenue du référendum d’autodétermination du 1er octobre, appelant à « respecter » le résultat du scrutin.
La Catalogne a gagné le droit d’être un État indépendant.
A-t-il jugé.
Ensuite, dans un long plaidoyer en faveur de la session de la Catalogne, Carles Puigdemont a rappelé la genèse du projet indépendantiste de ces 20 dernières années. Une histoire qui a amené les Catalans à décider que « la seule façon d’obtenir la survie passe par le fait que la Catalogne devienne un État ». Enfin, dénonçant le refus « radical » de dialoguer du gouvernement de Mariano Rajoy, ainsi que les poursuites pénales pour sédition de certains cadres du mouvement séparatiste, Carles Puigdemont a enfin regretté :
Nous ne sommes pas des délinquants. Ni des putschistes. Nous sommes des personnes normales qui voulons voter. Nous n’avons rien contre l’Espagne et les Espagnols, au contraire.
Vers des négociations
Ensuite, le président de la Catalogne a défendu une suspension du processus pour trouver une « solution négociée » avec Madrid. Ainsi, Carles Puigdemont a choisi l’option la moins dure, c’est à dire une déclaration symbolique et une indépendance à effets reportés.
Le gouvernement catalan et moi-même proposons que le Parlement suspende les effets d’une déclaration d’indépendance afin de pouvoir entreprendre dans les prochains jours un dialogue.
L’objectif semble être de maintenir les engagements pris avec son électorat, tout en gardant le champ libre à une solution négociée. Cette dernière s’annonce toutefois difficile.
Réunion de crise
Le gouvernement va se réunir en urgence ce mercredi 11 octobre. Il va décider quelle réponse apporter à la région séparatiste.
C’est le discours de quelqu’un qui ne sait pas où il est, ni où il va, ni où il veut aller.
Avait tranché en fin de soirée la vice-présidente du gouvernement conservateur, Soraya Saenz de Santamaria, indignée, avant d’annoncer un Conseil des ministres extraordinaire.
Une déclaration implicite d’indépendance n’est pas admissible.
A de son côté déclaré dans une première réaction un porte parole du gouvernement conservateur espagnol.
Mariano Rajoy avait laissé entendre qu’en cas de déclaration d’indépendance, quelle qu’elle soit, immédiate ou différée, il pourrait suspendre l’autonomie de la région. Une mesure sans précédent depuis 1934.
