Le viol d’une adolescente par 33 hommes avait suscité la colère dans le monde entier. Une ONG brésilienne a transformé la célèbre plage de Copacabana pour marquer les esprits.
Cette insoutenable affaire avait soulevé une vague de colère au Brésil, mais également dans le reste du monde. Le 21 mai dernier, Mina, une adolescente de 16 ans, avait été droguée, frappée et violée par un groupe de 33 hommes dans une favela à l’ouest de Rio de Janeiro. Non contents de leurs agissements scandaleux, les agresseurs avaient publié des vidéos attestant de leur odieux crime. Malgré l’avis de recherche émis par la police, la majorité d’entre eux n’ont toujours pas été arrêtés à ce jour.
Si le sort réservé à la jeune fille avait indigné, ce sont également les commentaires en marge de ces violences qui avaient provoqué le courroux d’une grande partie du peuple brésilien. En effet, sur les images les bourreaux se vantaient de leurs actes et certains internautes n’avaient pas hésité à les féliciter d’avoir abusé de l’adolescente.
« Elle l’avait bien mérité » ou « fille facile » pouvait-on lire dans certains avis, alors que d’autres justifiaient ces crimes par les tenues ou attitudes explicites.
Ces propos nauséabonds n’ont malheureusement fait que pointer du doigt la culture du viol grandissante. Ce fléau est déjà condamné par les associations de défenses des droits des femmes En effet, en 2014, un sondage brésilien révélait que pour 65,1% de la population, les femmes en tenues trop osées méritaient d’être agressées sexuellement.
Face à cela, l’ONG Rio de Paz, qui lutte activement contre le viol et les violences faites aux femmes, a décidé d’agir et d’interpeller l’opinion publique. Elle a choisi d’installer une exposition choc sur l’un des lieux les plus célèbres de Rio de Janeiro.
Ainsi, c’est sur la plage de Copacabana qu’ont été disposées sur le sable des centaines de culottes rouges et blanches, souillées par du faux sang. De plus, des affiches géantes ont été érigées pour montrer des visages de femmes, une main rouge plaquée sur leurs bouches, comme symbole du silence des victimes, qui, dans la plupart des cas, n’osent pas dénoncer leur agression.
Nous ne pouvons tolérer les violences faites aux femmes.
Revendique Rio de Paz.
L’ONG a expliqué que le nombre de sous-vêtements déposés sur la plage n’a pas été choisi au hasard. Il s’agit en effet de 420 culottes correspondant au nombre de femmes violées tous les 3 jours au Brésil.
Face à ces revendications, le président par intérim, Michel Temer, a annoncé la création d’un département de la police fédérale spécialisée dans les violences faites aux femmes.
