Trois individus ont récemment agressé deux hommes portant une kippa dans un quartier huppé de Berlin. Le gouvernement, inquiet face à la hausse des actes antisémites, a fermement condamné cette agression.
Dans la soirée du mercredi 18 avril, une agression a eu lieu dans le quartier de Prenzlauer Berg, à Berlin. Les deux victimes portaient la kippa. Craignant une résurgence de l’antisémitisme, le gouvernement allemand a vivement condamné cette attaque.
La scène a eu lieu dans le quartier très animé de Prenzlauer Berg, non loin de la place Helmholtz. Libération rapporte que les deux victimes ont reçu des insultes antisémites en arabe. Elles ont également pris des coups de ceinture. L’un des deux hommes agressés a pu filmer la scène, qui a par la suite été largement relayée sur les réseaux sociaux. Les agresseurs seraient au nombre de trois. Les autorités ont ouvert une enquête afin de les identifier.
Le gouvernement préoccupé face à une hausse des actes antisémites
Sur les réseaux sociaux, plusieurs membres du gouvernement fédéral ont très rapidement réagi. Heiko Maas, ministre des Affaires étrangères, a notamment déclaré sur Twitter :
Quand de jeunes hommes sont attaqués chez nous, simplement parce qu’ils portent une kippa, c’est insupportable. Les Juifs ne doivent plus jamais se sentir menacés chez nous.
Wenn junge Männer bei uns attackiert werden, nur weil sie eine Kippa tragen, ist das unerträglich. Juden dürfen sich bei uns nie wieder bedroht fühlen. Wir tragen Verantwortung dafür, uns schützend vor jüdisches Leben zu stellen. https://t.co/n0gjePnPac
— Heiko Maas (@HeikoMaas) April 18, 2018
Katarina Barley, ministre de la Justice, a par ailleurs écrit sur le réseau social :
Il est insupportable que des Juifs soient agressés en Allemagne, dans la rue, en plein Berlin. C’est une honte pour notre pays. L’antisémitisme ne doit plus jamais avoir sa place chez nous. Nous devons tout faire afin de protéger la vie des personnes juives en Allemagne.
Es ist unerträglich, wenn Juden in Deutschland auf offener Straße, mitten in Berlin, angegriffen werden. Das ist eine Schande für unser Land. Antisemitismus darf bei uns nie wieder einen Platz haben. Wir müssen alles tun, um jüdisches Leben in Deutschland zu schützen. https://t.co/M2mx2QLGwl
— Katarina Barley (@katarinabarley) April 18, 2018
En 2017, les autorités ont comptabilisé 288 actes antisémites à Berlin, soit deux fois plus qu’en 2013. Le gouvernement fédéral dénombrait 681 délits d’antisémitisme en septembre dernier. Ces délits ont augmenté de 6% en un an. Selon le gouvernement allemand, 93% de ces actes antisémites sont liés à l’extrême droite. Plusieurs membres de l’AfD, le parti d’extrême droite, ont notamment critiqué le devoir de mémoire allemand. En 2017, Björn Höcke, membre phare de l’AfD, affirmait par exemple que le Mémorial de l’Holocauste à Berlin était “un mémorial de la honte”.
Un premier commissaire à l’antisémitisme est nommé
Le gouvernement vient de désigner son premier commissaire à l’antisémitisme en la personne de Felix Klein. La chancelière Angela Merkel a créé ce poste après que des manifestants aient brûlé des drapeaux israéliens lors d’une manifestation organisée à Berlin. Ils s’opposaient à la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu.
Felix Klein a récemment donné son point de vue sur la polémique autour de deux rappeurs allemands. Kollegah et Farid Bang ont reçu le 12 avril le prix Echo des meilleurs artistes hip-hop. Accusés d’antisémitisme en raison d’une chanson dans laquelle ils se comparent à des prisonniers d’Auschwitz, les deux rappeurs s’en sont fermement défendus. Kollegah a notamment proposé à ses fans de confession juive des entrées gratuites “à vie” à ses concerts. Pour Felix Klein, les deux rappeurs ont “abusé” de leur liberté créative.
En France, les actes de racisme ont baissé en 2017 mais les violences antimusulmanes et antisémites ont augmenté. C’est ce que révélait le ministère de l’Intérieur à travers un communiqué publié en début d’année.
