Angela Merkel, la présidente de la CDU, le parti conservateur allemand, a annoncé qu’elle briguait un quatrième mandat de Chancelière. Elle pourrait ainsi égaler le record de longévité à cette fonction, détenu jusqu’alors par Helmut Kohl.
La Chancelière allemande Angela Merkel a confirmé dimanche 20 novembre son intention de se porter candidate en 2017 pour un quatrième mandat qu’elle entend accomplir dans son intégralité :
J’y réfléchis depuis des lustres. La décision de briguer un quatrième mandat est tout sauf anodine, après 11 ans aux affaires
A-t-elle ainsi déclaré à la presse à l’issue d’une rencontre avec les chefs de file de l’Union chrétienne-démocrate (CDU).
L’annonce a été officialisée en fin d’après-midi lors d’une conférence de presse organisée au siège de la CDU, à Berlin, dans laquelle elle a confirmé qu’elle ambitionnait à la fois d’être réélue à la présidence de la CDU lors du congrès prévu en décembre, puis de candidater à nouveau pour la chancellerie lors des législatives en 2017.
Si elle est reconduite au poste de Chancelière à l’issue des élections législatives de septembre ou octobre 2017, Angela Merkel, âgée de 62 ans, pourrait alors égaler le record de longévité à cette fonction, détenu par celui qu’elle considère comme son mentor en politique, Helmut Kohl qui est resté 16 ans à la tête de l’Allemagne.
Après les victoires des partisans du Brexit au Royaume-Uni et de Donald Trump à la présidentielle américaine, la chancelière, à la tête du pouvoir allemand depuis onze ans, fait figure de pôle de stabilité dans le monde occidental.
En effet, en visite officielle à Berlin pour sa dernière tournée européenne, Barack Obama a eu un mot très flatteur pour Angela Merkel :
Si j’étais Allemand, je pourrais lui apporter mon soutien.
Dans la foulée, le New York Times l’a qualifiée de « dernier défenseur des valeurs humanistes de l’Occident ».
Pourtant, la chancelière se trouve dans une situation paradoxale : saluée à l’étranger, où les attentes à son égard ont décuplé depuis le succès de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, elle attaque néanmoins l’année électorale très affaiblie sur le plan intérieur à la suite de l’arrivée controversée d’un million de réfugiés dans le pays.
Cependant, Angela Merkel garde des atouts indéniables : elle n’a pas de concurrent sérieux dans son camp et reste infiniment plus populaire que ses rivaux sociaux-démocrates. D’ailleurs, selon un sondage publié ce dimanche, 55% des Allemands souhaitent qu’Angela Merkel reste en poste, contre 39% d’avis contraires. En août, la proportion d’opinions favorables n’était que de 50%.
