Suite à son licenciement qu’il juge injustifié, l’attaché parlementaire de Caroline Fiat a décidé de l’attaquer devant les prud’hommes.
Un licenciement brutal
Alors embauché en contrat à durée indéterminée au milieu de l’été, l’attaché parlementaire de Caroline Fiat, députée de La France Insoumise, apprend courant août qu’il est licencié. La députée de la 6e circonscription Meurthe-et-Moselle justifie sa décision :
Il ne bossait pas. Je n’étais pas du tout à l’aise avec ça, mais il fallait faire quelque chose. Avec mon suppléant, dont il est proche, on lui a parlé, souvent. Ça ne suffisait pas de tweeter mes commentaires Facebook.
Caroline Fiat estime avoir mis fin au contrat durant la période d’essai. Or, le plaignant et son avocat considèrent de leur côté que le contrat de travail n’étant pas valable, il doit être requalifié en CDI à temps plein sans période d’essai.
Un contrat pas clair
En effet, choisi après les élections législatives pour gérer une partie de la communication de Caroline Fiat, le plaignant avait reçu un contrat de travail type de l’Assemblée nationale. Son avocat, Me Hellenbrand, affirme :
Il n’y a que des cases blanches. Rien n’était renseigné. Il n’y avait aucune information sur la rémunération, le temps de travail, le statut du salarié, le lieu de travail… Rien. Cela démontre une certaine impréparation.
Il ajoute :
Ce n’est pas possible d’agir ainsi et de mépriser les règles du Code du travail
Même si certaines parties restent blanches, son client livre des documents et signe le blanc-seing. Aujourd’hui, il dit n’avoir de plus jamais reçu son contrat en retour. De fait, il ignore également de quelle façon les cases ont été comblées. Pensant que le problème allait être résolu rapidement, l’attaché parlementaire commence tout de même son travail le 1er juillet 2017. Pour se défendre, Caroline Fiat s’explique :
J’ai envoyé ces documents vierges en demandant à mon équipe de donner leurs informations personnelles, numéro de Sécu, etc., afin de gagner du temps. On s’est quand même assis autour d’une table pour discuter du contrat.
S’ajoute à cela, l’employé ne reçoit pas de bulletin de salaire fin juillet, après un mois de travail.
Je n’ai pas fait ça de gaieté de cœur
La députée de La France Insoumise avoue :
Je ne m’attendais pas à être députée. Et donc pas à être employeur… Les gens qui me connaissent savent que je n’ai pas fait ça de gaieté de cœur
De son côté Me Hellenbrand ajoute :
Cela tombe à un moment où on cherche à fragiliser les contrats de travail. Il faut éviter les abus et éviter de mépriser le salarié. Ce dossier est un bon exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
Pour cette fois-ci, Caroline Fiat devra se présenter à l’audience en tant que patronne, non en tant que députée.
