Depuis le mardi 17 octobre, le beurre manque dans les rayons des supermarchés notamment en Bretagne. Depuis la situation s’est étendue. Cette pénurie est due à la baisse de production de lait et la hausse de la demande mondiale, en Chine et aux États-Unis.
Vous l’avez peut-être remarqué dans votre supermarché, le beurre manque dans les rayons. Selon Europe 1, les régions les plus touchées sont la Bretagne, la Normandie, la Franche-Comté, le Centre-Val de Loire. Depuis, la situation s’est étendue et les consommateurs sont inquiets.
Bras de fer entre les industriels et les grandes surfaces
Les mauvaises conditions météorologiques peuvent expliquer en partie la pénurie de beurre. En effet, les dérèglements météorologiques ont impacté les récoltes de fourrage pour les vaches laitières, qui ont produit moins de lait. Jean-Marie le Bris, directeur des produits de grande consommation Laïta, numéro 2 du beurre en France confirme la tendance.
La production laitière est en baisse sur les douze derniers mois
Affirme-t-il dans un entretien accordé à Usine Nouvelle.
La production de lait, ayant diminué, celle du beurre aussi. La demande étant beaucoup plus importante que l’offre : le cours du beurre a explosé. Or, alors que la tonne de beurre était à 2500 euros en avril 2016, elle est passée à 6800 euros début septembre 2017. Une hausse aggravée par la spéculation de certains négociants.
Les industriels, qui veulent profiter de cette hausse, on demandé des augmentations de prix des barquettes de beurre en grande surface. Cependant la grande distribution refuse d’augmenter les prix. Par conséquent, les industriels ont arrêté de livrer ces enseignes.
La consommation de beurre en hausse
À cela s’ajoute l’augmentation de la consommation nationale et internationale de beurre. De fait, en France, la consommation a augmenté de 5 % entre 2013 et 2015. Dans le monde, la consommation avance à pas de géant. Pour rappel, le beurre a été pendant longtemps catalogué comme mauvais pour la santé à cause de ses graisses saturées. Néanmoins, une étude publiée dans les Annals of Internal Medecine en 2014, a révélé que le beurre n’était pas si mauvais pour la santé. L’étude affirme :
Les preuves existantes ne viennent pas soutenir les conseils cardiovasculaires (…) d’une faible consommation de graisses saturées
La même année, le Times écrivait en Une “mangez du beurre” avec pour illustration une noisette de beurre.
TIME's new cover: Eat Butter—new science shows fat isn’t what’s hurting our health http://t.co/ucTiTBaCSN pic.twitter.com/E0LAfw17bw
— TIME (@TIME) June 12, 2014
Par conséquent, “aux Etats-Unis, la consommation de beurre a augmenté de 8% en un an“, selon Gérard Calbrix, directeur des affaires économiques de l’association de la transformation laitière française (ATLA). Il prend pour en exemple la chaîne McDonlad’s, qui a remplacé la margarine par du beurre.
La consommation de beurre en Asie a aussi connu un grand bon. Ainsi, entre janvier et août 2016, selon le cabinet Agritel cité par La Tribune, les exportations de beurre vers la Chine ont bondi de 46%.
Des rayons vides
De fait, la pénurie impacte directement l’approvisionnement des magasins.
Nous n’arrivons plus à livrer l’intégralité des commandes de nos clients
Reconnaît Jean-Marie Le Bris.
Sur Twitter, beaucoup de consommateurs ont partagé des photos des rayons vides de leur supermarché.
Ça y est. Le ciel est jaune en Bretagne UNE journée et y'a déjà plus de beurre salé. On voit ce qui est important pour la fin du monde. pic.twitter.com/1O3RlFJWKF
— 🎃 Fangh ☠ (@FanghGD) October 18, 2017
Alors là.. carrément plus de #beurre …. rayon complètement vide #Bretagne "SOS pour les bretons sans beurre" #pénurie #lait @ReseauFnpl pic.twitter.com/AeQ3ttTJ1j
— marie andree luherne (@MaLuherne56) October 19, 2017
Malgré tout, certaines grandes marques resteront dans les rayonnages. En effet, Président, Elle et Vire ou encore St Hubert sont sous contrat pour un an et sont obligés de vendre au prix du contrat, même si les coûts ont augmenté depuis.
Néanmoins, la pénurie de beurre risque de perdurer. En effet, en hiver les vaches produisent beaucoup moins de lait puisqu’elles mettent bas. Les prochaines fêtes de fin d’année seront donc très sûrement impactées.
Pour les bûches et les galettes, il est évident qu’il y aura une incidence sur les prix
indique Christian Vabret, président de la confédération européenne de la boulangerie pâtisserie à La Montagne.
Ceux qui veulent le beurre et l’argent du beurre devront donc patienter.
