Alors que certaines personnalités s’interrogent sur l’existence d’une maitresse ou d’un amant pour Jonathann Daval, l’argument du “crime passionnel” est devenu la ligne de défense de ses avocats. Des médias sans doute plus soucieux de buzz que d’éthique l’ont repris, démarche pas appréciée de tous, Marlène Schiappa notamment.
Jonathann Daval a avoué mardi le meurtre de son épouse, Alexia, retrouvée morte dans un bois en Haute-Saône en octobre 2017. Il a été mis en examen mardi pour «meurtre sur conjoint». Le corps d’Alexia, partiellement brûlé, avait été retrouvé dissimulé sous des branchages à quelques kilomètres du domicile du couple. L’autopsie a révélé que la jeune femme avait été victime de violences, de coups et avait été asphyxiée.
Une relation adultère ?
L’ancien député Georges Fenech, désormais consultant pour CNews s’est interrogé sur la possibilité de l’existence d’une troisième personne, qui aurait poussé Jonathann Daval à passer à l’acte. Il faisait état de son incompréhension face à un crime dont les motifs nous dépasse encore, énumérant alors une série de motifs plus ou moins plausibles.
Pourquoi l’a-t-il tuée ? Est-ce un crime passionnel ? Y’avait-il une relation adultère ? Je n’en sais rien.
Mais dans cette série de questionnements hasardeux, c’est cependant M. Jean Marie Le Pen qui a remporté la Palme d’Or haut la main. En effet dans un tweet du 31 janvier, il a écrit : “Je crois que l’assassin (…) avait un petit copain”, assertion qui a déchaîné les foudres de nombreux internautes.
Alexia: Je crois que l'assassin n'était pas seul. Il avait un petit copain.
— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) January 31, 2018
L’expression “crime passionnel” pose problème
Certaines personnalités comme Marlène Schiappa ont vivement critiqué la qualification de “crime passionnel” utilisée pour parler du meurtre d’Alexia Daval.
La semaine dernière, Randall Schwerdorffer, l’un des avocats de Jonathann Daval, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, avait déclaré :
Nous ne défendrons pas un meurtrier, nous ne défendrons pas un assassin. Nous défendrons un jeune homme qui, dans une crise de couple, a effectivement, de façon accidentelle, occasionné la mort de son épouse. Ils avaient une relation avec de très fortes tensions, Alexia avait une personnalité écrasante, il se sentait complètement écrasé, rabaissé. À un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop qu’il n’a pas su gérer et ça a débordé.
La secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes a réagi dans les médias et sur Twitter à cet argument de la défense, parlant de “victim-blaming” envers Alexia.
Dans un autre Tweet, elle a fustigé le rôle des médias dans le traitement de la défense de l’époux de Alexia Daval :
« Je ne rentre pas dans cette affaire judiciaire, je lutte contre la banalisation des violences conjugales: ça suffit ! Les médias ont une responsabilité. Rien ne justifie, n’excuse que l’on frappe, tue sa femme ! Rien ! » https://t.co/FUj1wEkmT6
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) January 31, 2018
La militante féministe Caroline de Haas juge également le traitement médiatique de cette affaire “sidérant”.
Le traitement médiatique du meurtre de #AlexiaDaval est sidérant. Sidérant. https://t.co/g8vOreYKim
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) January 30, 2018
Dernier post en date : un article de RTL daté du 29 janvier 2018 concernant le meurtre d’Alexia Daval. Son titre “L’hypothèse d’une “dispute familiale qui aurait mal tourné” est étudiée par les enquêteurs”
"Une dispute conjugale qui aurait mal tourné".
On parle d'un assassinat d'une femme par son conjoint.
Changez rien surtout. 😡 pic.twitter.com/y3M0CBkA0c— Caroline De Haas (@carolinedehaas) January 29, 2018
