Dans une conférence de presse, le procureur a déclaré que lors de la collision à Millas, les barrières étaient plus probablement fermées. La conductrice du bus, placée en garde à vue, a prétendu l’inverse.
Cinq jours après la catastrophe de Millas dans les Pyrénées Orientales, la conductrice du bus a été de nouveau placée en garde à vue ce mardi 19 décembre. Une information judiciaire devrait être ouverte pour « homicides et blessures involontaires », alors que six collégiens ont perdu la vie dans ce drame, a par ailleurs précisé le magistrat
Les barrières levées ou fermées ?
La femme de 48 ans a toujours clamé que les barrières étaient levées lorsqu’elle a traversé les voies. En outre, plusieurs témoignages étaient venus étayer ce scénario. Pourtant, selon une reconstitution faite ce mardi 19 décembre à Millas, rien ne semble indiquer que les barrières étaient ouvertes. En effet, Xavier Tarabeux, le procureur de la République, a précisé, en conférence de presse, que les « constatations matérielles vont plutôt dans le sens d’une barrière fermée ». Par ailleurs, il avait déjà rapporté que la majorité des témoignages recueillis à ce stade de l’enquête faisaient état de barrières fermées.
On relève sur le bas du bus, à hauteur pratiquement de la barrière, des traces. Donc on doit analyser si ces traces proviennent de la barrière.
A également déclaré Xavier Tarabeux, n’excluant pas l’hypothèse que ces traces puissent résulter d’un précédent accrochage.
Drame de Millas : "Les témoignages sont majoritairement dans le sens de barrières fermées mais d'autres sont divergents" indique le procureur de Marseille pic.twitter.com/2GNJIvtlUD
— BFMTV (@BFMTV) December 19, 2017
Pas d’obstacle visuel
La scène de l’accident a été modélisée grâce à un scanner en trois dimensions, afin de comprendre ce qu’il s’est passé au moment de la collision. Une reconstitution du champ visuel de la conductrice du car a également été faite. L’objectif étant de s’assurer qu’elle disposait de toute la visibilité nécessaire au moment de s’engager sur le passage à niveau. Plusieurs enquêteurs avaient pris place dans le car. Avec notamment une caméra pour reconstituer le champ de vision de la conductrice, elle-même blessée, au moment de l’accident. Un drone a réalisé également des prises de vue. La reconstitution a débuté vers 10 heures et s’est achevée vers 11h30.
Il n’y a pas d’obstacle visuel, si ce n’est qu’on constate qu’une fois le virage pris. On est très rapidement sur le passage à niveau.
A indiqué le procureur.
Celui-ci s’est dit « prudent » dans l’attente des résultats des expertises techniques menées sur le dispositif du passage à niveau. Or, il a assuré :
En l’état, on ne détermine pas les causes exactes de cet accident.
Il a d’ores et déjà rapporté que l’armoire électrique, qui commande le fonctionnement du passage à niveau, « ne présentait pas de défectuosité » au moment de l’accident.
Pourtant, selon des témoins, des incidents et des dysfonctionnements étaient survenus sur cette même ligne Perpignan-Villefranche-de-Conflent quelques jours avant le drame.
Seule certitude à ce stade de l’enquête : la collision ne résulte pas d’un « acte de malveillance ».
Millas : "Elle vit la mort de ces enfants comme une meurtrissure profonde et personnelle", raconte l'avocat de la conductrice pic.twitter.com/ApbmWnFOYv
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