Vincent Bolloré a été mis en examen dans l’enquête sur des soupçons de corruption dans l’attribution à son groupe de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest, en Guinée et au Togo.
Vincent Bolloré a été mis en examen mercredi 25 avril dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de corruption en Afrique. En effet, les juges d’instruction tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo. Et de Conakry, en Guinée.
La justice soupçonne le groupe Bolloré d’avoir utilisé sa filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains en assurant des missions sous-facturées. Et ce, dans un seul objectif : obtenir des concessions portuaires. https://t.co/xTLa26QBvW
— Edwy Plenel (@edwyplenel) April 24, 2018
Trois chefs de mise en examen
Ainsi, dans le détail, Vincent Bolloré est mis en examen pour « corruption d’agent public étranger ». Pour « complicité d’abus de confiance » Et, pour « complicité de faux », selon les informations du Monde confirmées par Le Figaro. Encore à la direction du groupe Bolloré, l’industriel breton a été placé en garde à vue mardi 24 avril. Deux autres cadres de son groupe ont eux aussi été déférés devant les magistrats instructeurs mercredi 25 avril. Or, après plus de 30 heures de garde à vue, dont une nuit, le milliardaire de 66 ans a quitté le bureau des juges. Néanmoins, il n’a pas été placé sous contrôle judiciaire.
Vincent Bolloré, qui reste présumé innocent, pourra avoir enfin accès à ce dossier dont il n’a jamais eu connaissance. Et répondre à ces accusations infondées.
A déclaré son porte-parole dans le communiqué. Dans le même temps, le groupe Bolloré opposait un démenti à toutes les accusations.
Soupçons de manipulations politiques en Guinée et au Togo
Ce sont des juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris qui mènent l’enquête. Les magistrats Serge Tournaire et Aude Buresi tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée. Et ce, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics. Anciennement dénommée SDV. En effet, selon les juges, il existe des éléments indiquant qu’Havas aurait prodigué des conseils à deux présidents en devenir. Ceux-ci ayant été possiblement sous-facturés. En échange, cela aurait permis à Vincent Bolloré à obtenir les marchés de Lomé et Conakry. De son côté, le groupe Bolloré a expliqué qu’il ne les avait décrochés que grâce à son expertise et ses capacités financières.
La Guinée va coopérer avec la France
Mercredi 25 avril, Cheick Sako, le ministre guinéen de la Justice, a confirmé que son gouvernement coopérerait sur l’enquête qui vise Vincent Bolloré.
En tant que ministre de la Justice, je dis que la Guinée va collaborer avec la France.
A-t-il annoncé mercredi soir à des journalistes à Conakry. De son côté, le député Fodé Oussou Fofana, vice-président du principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a réclamé l’ouverture d’une enquête parlementaire. Il entend reprendre l’ensemble des marchés publics attribués depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en décembre 2010.
